Yagui Druid
Exposition du 15 au 23 avril 2011
du jeudi au samedi de 15h à 19h
dimanche de 11h à 15h
Vernissage le 15 avril à partir de 18 h
En 92, c’est au fond d’une cour dionysienne investie par des artistes que Yagui Druid a perfectionné sa pratique de la gravure.
Elle décida d’y consacrer sa vie.
Vivant désormais à La Rochelle, c’est avec émotion qu’elle revient aujourd’hui à Saint-Denis montrer les travaux effectués depuis son départ.
Catherine LAM
Avec force et ferveur, Yagui Druid sublime, au-delà de tout folklore, la profonde réalité de la Cote d’Ivoire. Une réalité festive et douloureuse à la fois, portée par la lumière et par l’ombre, le soleil et la nuit. Une réalité brûlante où vivent des êtres accablés de blessures, où circulent des regards qui questionnent durement et des yeux qui espèrent. Une réalité enfin où l’on suffoque face à tant de richesses étalées près des villes jalonnées d’immondices, grouillantes de pauvreté.
Au sens où l’entendaient les expressionnistes, il y a dans les gravures de Yagui Druid quelque chose de sauvage, une énergie vitale défendue bec et ongles avec la complicité du burin et de l’acide. Griffures, égratignures, entailles, morsures : les outils de la gravure pourraient devenir des armes dans les mains de Yagui, des armes pour la légitime défense d’un art essentiel, s’il n’y avait aussi, inscrits pour toujours dans la chair du papier, des effleurements, des caresses, une délicatesse infinie.
C’est dans ce mélange subtil de vigueur et de tendresse que, pour moi, se trouve l’art envoûtant de Yagui Druid.
René-Claude Girault